Cédric Kahn met en scène le second procès de Pierre Goldman, personnage complexe, voyou parfois violent, figure de l’extrême gauche française, fasciné par les mouvements révolutionnaires sud-américains, auteur d’un très beau livre écrit pendant sa détention ‘Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France’. L’accusé reconnaît tous ses méfaits sauf l’assassinat de deux pharmaciennes lors d’un braquage boulevard Richard Lenoir. La France giscardienne des années 70 se divise quasiment en deux, la gauche post- 68 et une droite réactionnaire post-Guerre d’Algérie. Le procès de Pierre Goldman va exacerber cette opposition. Dès les premières minutes du film, une tension s’installe. Nous sommes dans la position des jurés du Tribunal d’Amiens, le jeu et l’interprétation exceptionnelle de Arieh Worthalter (Goldman) et Arthur Harari (Kiejman) vont nous embarquer jusqu’au dernier carton du générique. Cédric Kahn a l’intelligence de ne pas juger Goldman, il nous propose une œuvre magistrale, un très grand film de procès, un très grand film de cinéma.