Documentaire ou fiction, le cinéma est avant tout un art et une culture qui fait partie des références indispensables à une éducation ouverte sur le monde actuel. Langage au carrefour des autres arts (théâtre, musique, danse, peinture...), le cinéma est un vecteur de savoirs qui contribuent au développement de l'imaginaire et de l'esprit critique.

C’est pour cette raison que depuis 2017 nous nous efforçons d'animer chacune des séances du circuit par une présentation introductive du film diffusé. Sans rien divulgâcher, bénévoles (volontaires) et salarié(e)s déroulent une parole autour de l'œuvre, de son-sa réalisatrice(teur), ses actrices et acteurs, les techniques notables utilisées et surtout pourquoi Cinéco diffuse ce film et quel a été le processus de sélection mis en place. Un film n'est pas qu'un simple objet de consommation individuelle. Il fait naître autour de lui un public, il compose une salle et crée un espace possible d'échanges. Ces présentations ont pour but évidemment de renforcer le lien humain avec nos spectateurs.

Les Écoles

Dès 1997, Cinéco lance ‘son’ opération « Animations cinéma dans les écoles ». Il n’était pas question de s'émanciper du dispositif national « Écoles et Cinéma », mais après une étude au côté de la DRAC, il s’avérait que les deux départements Gard et Lozère n’étaient pas prêt à s’y investir. La volonté de bénévoles de diffuser des films d’intérêt cinématographique pour les enfants en temps scolaire s'impose au sein de l'association, selon ses principes et objectifs propres. A l'origine, la proposition se faisait en toute gratuité : l'idée phare étant de sortir les enfants d'une culture télévisuelle unique (Eh oui internet n’était pas vraiment en place) et de les amener au cinéma via l'institution scolaire. C'est un succès. La mise en place de petits ateliers modestes mais efficaces après les projections et l'augmentation des séances (30 à 40 écoles concernées aujourd'hui, 1300 élèves inscrits) ont vite nécessité une structuration forte du dispositif porté par Cinéco avec un petit soutien de la DRAC. Depuis évidemment le projet est devenu payant pour les écoles mais le coût reste en-dessous de l'opération nationale : 6€/élèves et par an pour 4 films/dossiers/ateliers (au lieu de 3 pour « Écoles et cinéma » au tarif de 2,5€ le film sans atelier). Le choix des films présentés est adopté par le salarié missionné sur l'action, pioché dans le large panier de la culture cinématographique, et suit une ligne éditoriale précise : un film d'animation, un film ancien, un film pour les plus grands, un film adapté aux plus petits (Eh oui il y a des classes uniques en Cévennes !). Après la séance, lorsque les lumières reviennent et que les yeux s'écarquillent, un atelier, élaboré par le salarié, prolongeant l'œuvre, est systématiquement proposé aux enfants (dessins, coloriages, fabrication simple de personnages...). Cette action est toujours équilibrée grâce à une part de fonds propres mais elle est incontournable pour Cinéco.

Les Collèges

Depuis 2009, le cinéma est entré dans les collèges. C'est une opération nationale d'envergure à laquelle participe Cinéco, après avoir été sollicité par le département de la Lozère. A raison de 3 films par an et après évaluation des coûts, l'opération est soutenue par une convention avec le département parce que l’équilibre financier est inatteignable pour une seule séance par lieu avec une classe de 20 élèves. Les dossiers explicitant les films sont fournis par l’Éducation Nationale et permettent aux professeurs, selon leur choix, une étude approfondie de l'œuvre. Les films sont sélectionnés en amont par une Commission spéciale « collèges » sur le département. Cinéco participe à cette sélection. L'Association ici n'est que prestataire (7 petits collèges de Lozère sont concernés) mais permettre aux collégiens d'accéder au cinéma est nécessaire, voire essentiel, à l'heure de l'internet portatif et des réseaux sociaux

Le Milieu Carcéral

Nous avons ouvert une fenêtre en milieu carcéral. Au sens propre (une lucarne a été pratiquée pour passer l'image dans le gros mur qui donne accès à la zone de détention) comme au sens figuré. Une fois par mois la Maison d'Arrêt de Mende nous accueille, et laisse le cinéma percer ses murs. Le milieu pénitentiaire est un des domaines privilégiés de l'Education à l'image. Ici, le cinéma s'inscrit dans un souci de développement culturel en milieu fermé et favorise le maintien du lien des détenus avec le « dehors ». Le film fait lien, il allie la parole et l'image, il provoque le débat. A raison d'une séance par mois, les détenus, sur la base du volontariat, choisissent une œuvre dans le panier des films programmés par Cinéco. Ce film est systématiquement présenté avant et discuté après la séance. Autour de l'œuvre, une parole est toujours échangée : le cinéma est aussi un passe-muraille.