Il y a quelques années, nous n’aurions pas forcément parié un kopeck sur le potentiel comique d’un acteur comme Louis Garrel. Pourtant, c’est bien lui, le cérébral ténébreux au regard sombre, qui nous offre une bonne comédie française, appelée à convaincre les spectateurs bien au-delà des salles art et essai que Garrel a longtemps personnifiées. Un quatuor d’acteur, un grain de folie et ça démarre et ça dérape. Anouk Grinberg (après La Nuit du 12 et Les Volets verts) en mère délicieusement lunaire. Roschdy Zem en ex-taulard collectionneur d’embrouilles. Noémie Merlant en rayon de soleil. Et Louis Garrel en fiston dépassé par les événements. Le même Garrel qui, avec sa casquette de cinéaste, nimbe son film d’une étonnante esthétique seventies et l’enveloppe d’une bande originale eighties. Il nous offre en prime un casse d’anthologie. Hilarant, mais pas seulement. L’Innocent propose une très touchante variation sur le droit au bonheur. Droit au cœur !